<!-- D(["mb","\u003c/div\>\n\u003cdiv\>pourquoi filment-ils ? Doit-on ajouter la DGSE à la liste des membres du personnel de l'université? De notre côté, enseignants ou étudiants, ils nous empêchent un maximum de filmer. Ce qui siginifie que les images disponibles sur youtube et sur dailymotion ne sont pas à la hauteur de la réalité. Face à cette situation, plusieurs enseignants, dont je suis, ont refusé de faire cours. Je refuse d'entrer dans une fac investie de forces de police, de gendramerie et de vigiles privés non asermentés. Je refuse de montrer des papiers d'identité pour me rendre sur mon lieu de travail. Je refuse de me faire bousculer par des CRS. Je refuse de me faire tutoyer avec mépris par des individus que je ne connais pas. Je refuse d'entendre un vigile insulter un de mes collègues (pourtant munis du sac en cuir typique de l'enseignant, pourtant plus honorable que moi dans l'allure avec ses cheveux blancs) en lui disant "J'vais t'fumer toi, j'vais t'fumer." Nous ne sommes pas, que je sache, dans un état policier. Ou alors il faut nous le dire clairement, parce que cela signifie que les règles du jeu ont changé. Je croyais que l'on avait le droit de grève dans notre pays., Je crois que ce qui m'inquiète le plus, c'est de recevoir des communiqués de la Présidence affirmant que la situation est désormais "normale". SI CETTE SITUATION EST NORMALE, JE DEMISSIONNE. D'autre part, pour permettre l'action des ces policiers, militaires et vigiles, toutes les sorties de sécurité sont bloquées. Certains enseignants et étudiants s'obstinent à faire cours dans une ambiance délétère et dangereuse. Ce qu'ils risquent purement et simplement, en cas d'incendie, c'est de brûler vifs dans des locaux qui sont déjà vétustes., Je joins à ce message la "Lettre ouverte à la présidence de Lyon 2" rédigée par des enseignants (datée d'avant hier 5 décembre et déjà dépassée par les événements d'hier), ainsi que le dernier message de la présidence elle-même, pour que vou puissiez juger vous-même de la mauvaise foi, du mépris et des ronds de jambe du langage qui se banalisent dans notre environnement politique et médiatique. Ce message est, bien sûr, à faire passer si vous en ressentez le besoin.., Alice Verstraeten\n",1] ); //-->"Alice Verstraeten enseigne à l'université de Lyon II.
Bonjour à
tous, Ma fac (Lyon II) s'enfonce tous les jours un peu plus dans le
mépris des étudiants et dans un logique policière qui m'inquiète
profondément. Les médias ne nous suivent pas, ne relayent rien, s'auto
censurent ou se font censurer. Tout a commencé avec la Loi Pécresse de
réforme des Universités, signée dans la précipitation cet été par le
président de la fac, Monsieur Journès.Certains étudiants et
enseignants s'opposent à cette loi. Les étudiants ont choisi le blocage
de l'Université comme mode d'action. On peut être pour ou contre, je ne
suis pas sûre que ce choix ai rendu service aux manifestants et à leur
image mais aujourd'hui, à la limite, peu importe. On a, pour l'instant,
dépassé ce débat. Depuis quelques jours, le président de l'Université a
fait appel aux "forces de l'ordre" : des vigiles privés, très jeunes,
non asermentés, arrogants> et dépassés par les événements,
patrouillent dans la fac avec au bras un brassard orange marqué
"sécurité". Ils apostrophent tout le monde, > tutoient tout le
monde, et nous demandent de justifier de notre présence dans
l'Université en montrant notre carte "cumul" (une carte magnétique
d'étudiant ou d'enseignant qui sert aussi de carte de bibliothèque et
de carte... de paiement dans l'enceinte de la fac... ce qui, en soit,
ne me plaît déjà pas beaucoup)., Il semble bon de rappeler qu'une
Université est, selon la loi, un "établissement public à vocation
scientifique et culturelle"... Les étudiants qui
manifestaient scandaient à l'encontre des vigiles, hier matin :"Voyous,
racailles." Car certains d'entre eux s'amusent à retenir les
étudiantes pour les draguer, d'autres en sont venus aux mains avec
des étudiants de leur âge, une étudiante a été "étranglée" avec son
écharpe pour qu'elle dégage un passage. A l'entrée principale du
campus de Bron, et rue Chevreul sur lle campus des quais du Rhône, dès
7h30 le matin, tous les jours, les CRS arrivent pour déloger les
étudiants qui protestent. 9 cars de CRS devant le campus de Bron, 9
cars de CRS devant le campus des quais de Rhône.. Ils sont,
régulièrement, soutenus par la gendarmerie mobile. J'étais là, hier
matin. Deux de mes étudiantes m'avaient dit avoir été "molestées" par
les CRS la veille et voulaient que j'en sois témoin. Eh bien oui, ils
les plaquent au sol, les jettent plus loin, les matraquent dans le
ventre et sur la tête., Sur les quais, hier, deux leaders syndicaux
étudiants (un de Lyon 2, l'autre de Lyon 3) ont été désignés du doigt
par des policiers en civil avant d'être poursuivis dans une rue
adjacente par les CRS. Ce qui signifie, nous sommes d'accord, qu'un
travail préalable "d'information" a été effectué et que ces>
arrestations sont ciblées pour détruire les mouvements syndicaux. Les
deux hommes sont en garde-à-vue et devraient être déférés à la Justice
aujourd'hui même (donc : il existe désormais des comparutions
immédiates pour les manifestants, vous serez prévenus). Dans
un communiqué odieux et mensonger, la présidence de la fac dit qu'ils
sont "extérieurs à > l'Université" et que ces arrestations sont
survenues après des troubles. Il n'y a pas eu de troubles autres que
la manifestation pacifique, nous sommes plusieurs enseigants à en être
témoins. Un étudiant a été blessé et, une fois aux Urgences, a hérité
de douze points de suture sur le crâne. Des étudiants ont été mis en
joue au flashball. Des policiers en civils sont toujours là, dont un
homme sur mon campus: de "type méditerrannéen", il porte une grosse
doudoune noire, un talkie walkie dans une poche, un appareil photo dans
l'autre. Lui et ses camarades filment longuement les
manifestants. S'ils ont effectivement été convoqués par le président de
l'Université dans le seul but de permettre aux étudiants qui veulent
suivre les cours d'entrer dans la fac,
pourquoi filment-ils ? Doit-on ajouter la DGSE à la liste des
membres du personnel de l'université? De notre côté, enseignants ou
étudiants, ils nous empêchent un maximum de filmer. Ce qui siginifie
que les images disponibles sur youtube et sur dailymotion ne sont pas à
la hauteur de la réalité. Face à cette situation, plusieurs
enseignants, dont je suis, ont refusé de faire cours. Je refuse
d'entrer dans une fac investie de forces de police, de gendramerie et
de vigiles privés non asermentés. Je refuse de montrer des papiers
d'identité pour me rendre sur mon lieu de travail. Je refuse de
me faire bousculer par des CRS. Je refuse de me faire tutoyer avec
mépris par des individus que je ne connais pas. Je refuse d'entendre un
vigile insulter un de mes collègues (pourtant munis du sac en cuir
typique de l'enseignant, pourtant plus honorable que moi dans l'allure
avec ses cheveux blancs) en lui disant "J'vais t'fumer toi,
j'vais t'fumer." Nous ne sommes pas, que je sache, dans un état
policier. Ou alors il faut nous le dire clairement, parce que cela
signifie que les règles du jeu ont changé. Je croyais que l'on avait le
droit de grève dans notre pays., Je crois que ce qui m'inquiète le
plus, c'est de recevoir des communiqués de la Présidence affirmant que
la situation est désormais "normale". SI CETTE SITUATION EST NORMALE,
JE DEMISSIONNE. D'autre part, pour permettre l'action des ces
policiers, militaires et vigiles, toutes les sorties de sécurité sont
bloquées. Certains enseignants et étudiants s'obstinent à faire cours
dans une ambiance délétère et dangereuse. Ce qu'ils risquent purement
et simplement, en cas d'incendie, c'est de brûler vifs dans des locaux
qui sont déjà vétustes., Je joins à ce message la "Lettre ouverte à la
présidence de Lyon 2" rédigée par des enseignants (datée d'avant hier 5
décembre et déjà dépassée par les événements d'hier), ainsi que
le dernier message de la présidence elle-même, pour que vou puissiez
juger vous-même de la mauvaise foi, du mépris et des ronds de jambe du
langage qui se banalisent dans notre environnement politique et
médiatique. Ce message est, bien sûr, à faire passer si vous en
ressentez le besoin.., Alice Verstraeten
"<!--
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