Ce sont les sondages qui notent une indécision inédite, qui concernerait 40 à 50 % des électeurs. Or il s'agit en partie d'une création des sondeurs, qui par peur de se tromper dans leurs estimations, et après la mésaventure de 2002, ont ouvert un grand parapluie : ils demandent désormais aux sondés s'ils sont sûrs de leur choix, ce qui encourage une réponse négative. Ils cherchent d'autant plus à se protéger que l'incertitude est cette fois très grande. Avec quatre candidats obtenant des intentions de vote à deux chiffres, on a presque autant de chance de trouver la bonne combinaison que de gagner au loto : il y a six duels possibles, douze ordres d'arrivée des deux premiers, vingt-quatre ordres d'arrivée des quatre. Alors que le but des sondages est d'obtenir une opinion sur tout, ils ont paradoxalement choisi cette fois, sans doute temporairement, d'accentuer l'indécision pour la rappeler, le soir du 22 avril, si leurs prévisions s'avèrent fausses.
Peut-on parler de "volatilité" des électeurs, qui changeraient d'avis jusqu'au dernier moment ?
Cette théorie me paraît un alibi des sondeurs, pour justifier que leurs études différent des résultats effectifs. Mais cela ne tient pas quand on constate que même les sondages "sortie des urnes" – effectués après le vote – sont faux. Les électeurs continuent de sous-déclarer leur vote. Quand Jérome Jaffré [directeur du Cecop et chercheur associé au Cevipof] déclare que 20 % des sondés se décident au dernier moment, il cite des sondages. Qui posent la question : pour qui allez-vous voter ? A quel moment vous-êtes vous décidé ?, dans la ligne de la sociologie de la décision des années 1960. Mais on est revenu sur ces théories, et tout un chacun constate qu'il est difficile de dater une décision. Par ailleurs, dire qu'il peut changer d'avis ou qu'il se décidera dans l'isoloir est une façon, pour le sondé, de ne pas vraiment dire pour qui il veut voter. Les grandes enquêtes de sociologie électorale, qui analysent le degré de réalité de la réponse, sont bien plus fiables. Mais elles sont lourdes, les résultats sont publiés un ou deux ans après. Ce qui ne fait pas l'affaire en période de campagne.
Les sondages semblent très présents dans cette campagne.
La Commission des sondages a indiqué la semaine dernière que l'on a passé le cap des 220 sondages, alors qu'il y en avait eu 193 pour toute la campagne 2002. Une inflation prévisible, car le nombre de sondages a augmenté avec les années. Pour plusieurs raisons : il y a de nouveaux commanditaires, notamment les opérateurs Internet, AOL, Orange, etc. ; il y a la concurrence entre instituts, pour qui ces études représentent de l'argent mais aussi de la notoriété, permettant d'obtenir plus tard des études de marchés ; enfin, les partis politiques se basent de plus en plus sur les sondages, faute de militants, et leurs collaborateurs sont plus à l'aise devant des tableaux statistiques, dans un bureau, qu'à discuter au café du coin...
Les sondages offrent-ils une juste représentation de l'opinion ?
De moins en moins de gens acceptent de répondre aux sondages, du fait de leur abondance. Aux Etats-Unis, dès la fin des années 1980, le taux des non-répondants augmentait de 1 % par an, d'autant que foisonnaient les sondages à vocation commerciale, pour vendre portes et fenêtres. Les sondeurs ne veulent pas le dire, mais entre les gens qui ne sont pas chez eux et ceux qui refusent de répondre, il faut passer 10 appels pour avoir un entretien complet, selon les gens qui ont travaillé dans les centres de téléphonie. Une estimation proche des statistiques aux Etats-Unis, où le taux de non-réponse est de 85 %.
Bien des gens ne souhaitent pas s'exprimer sur la politique, car c'est de l'ordre de l'intime, qu'il y a une loi sur le secret du vote, et, pour certains, parce qu'ils savent leur vote diabolisé. Le problème, quand le refus de répondre augmente, est qu'à un moment les échantillons ne sont plus représentatifs politiquement, même s'ils le sont socio-démographiquement. Il n'est pas prouvé que le champ des orientations politiques des gens qui acceptent de répondre est le même que celui des gens qui refusent de répondre. Si les instituts se sont toujours trompés sur le vote FN, c'est parce que leur système de correction ne peut prendre en compte les refus de réponses. La semaine dernière, Le Canard enchaîné donnait le coefficient de redressement pour Jean-Marie Le Pen : les résultats sont multipliés par plus de trois, ce qui n'a plus de sens.
Quelles sont les effets des nombreux sondages sur la campagne ?
Je parle d'ivresse des sondages, car il y a un phénomène d'addiction : plus il y en a, moins on peut s'en passer. Et cela focalise l'attention sur le résultat de la compétition. A savoir que tout tourne non sur ce qui se fait, mais sur ce qui va arriver. Ce martèlement quotidien des sondages prend tout un chacun dans l'objectivité. Tout individu qui a fait des statistiques sait que les chiffres après la virgule ne veulent rien dire, mais on se focalise sur un résultat qui passe de 23 à 23,5 %. L'opinion est la nouvelle instance de légitimation.
Le grand piège, c'est qu'on passe complètement à côté d'une campagne de débat et d'argumentation. Le temps qu'on passe à scruter le positionnement de chacun dans les sondages, c'est du temps qu'on ne passe pas à penser au rôle du président et autres questions. Le résultat de 2002, c'est un pur produit de la croyance de Lionel Jospin dans les sondages, qui était si sûr qu'il a demandé à des élus socialistes de parrainer ses concurrents. Les sondages sont devenus la boussole des politiques, ils ne vont pas changer au milieu de la traversée...
Le développement des sondages a-t-il modifié la façon de voter ?
Avant, l'orientation du vote se faisait "sous un voile d'ignorance" : on ignorait ce que pensait le voisin, on gardait son vote secret y compris pour ses proches – des hommes se vantaient que leur épouse ne savaient pas, et inversement. Le guide était donc la conviction politique. Aujourd'hui, celle-ci n'a pas disparu, mais l'électeur, qui croit savoir ce que les autres vont voter, décide aussi en fonction de l'opportunité du vote et peut calculer. Il veut maximiser son vote, l'utiliser le mieux possible. Ainsi, il peut faire évoluer l'ordre de ses préférences, entre le candidat qu'il souhaite et celui qu'il ne veut surtout pas avoir par exemple. Certains, plutôt dans les milieux très instruits, se livrent ainsi à un calcul sophistiqué avant de voter. Le calcul est cette fois plus important qu'en 2002, car on baigne dans les sondages.
En matière d’assurance maladie l’UMP et Nicolas Sarkozy ont une idée fixe : l’augmentation des dépenses de santé, ce serait d’abord et avant tout la faute des patients. Il faudrait donc les « responsabiliser », c’est à dire les pénaliser financièrement pour « qu’ils consomment moins », ou, au minimum, pour que « la Sécu rembourse de moins en moins ».
Déremboursements incohérents, augmentation du « ticket modérateur » sur des soins courants, généralisation des dépassements tarifaires pour les médecins spécialistes, invention du forfait de 1€ par acte de soins ou de biologie, du forfait de 18 euros sur les actes supérieurs à 91€, l’actuelle majorité a multiplié les atteintes à la prise en charge solidaire des soins. Mais si elle a augmenté le reste à la charge des patients, le déficit de l’assurance maladie n’en a pas été comblé pour autant.
Aujourd’hui Nicolas Sarkozy va plus loin, beaucoup plus loin, en annonçant que s’il est élu il mettra en place une « FRANCHISE » c'est-à-dire un seuil annuel de dépenses en dessous duquel l’assurance maladie ne remboursera rien. Rien du tout. Franchise qui, pour mieux jouer son rôle de dissuasion de la consommation, ne sera pas remboursable par les assurances complémentaires, au moins dans un premier temps.
Nous, professionnels de santé, acteurs du monde associatif ou médico-social, universitaires, représentants des usagers et/ou usagers du système de santé dénonçons les RISQUES MAJEURS D’UNE TELLE FRANCHISE :
Franchise = Régression sociale : Dans son principe même une franchise d’un montant identique pour tous « pèsera » différemment selon les revenus. C’est la fin d’un système d’assurance maladie solidaire dans lequel chacun cotise selon son revenu et qui protège, équitablement, les individus en bonne santé et les malades. On quitte la logique de la solidarité pour celle de l’assurance privée.
Franchise = Menace sur l’accès aux soins des plus modestes :Dans une France où vivent plus de 3 millions de chômeurs et 7 millions de « travailleurs pauvres », 100 € de soins de santé non remboursés ce n’est pas rien… Et ce sont eux qui seront les premières victimes de la franchise si jamais elle voit le jour. La franchise, c’est la remise en cause de ce progrès social et sanitaire évident qu’avait été la création de la CMU.
Franchise = Menace sur l’accès aux soins primaires et la santé publique : Pour les « gros consommateurs », c'est-à-dire les patients atteints de maladies lourdes, il n’y aura pas le choix : il faudra payer. Mais au-dessus du montant de la franchise, ce sera sinon gratuit du moins «comme avant ».
La cible de cette mesure ce sont surtout les petits ou moyens consommateurs qu’il faut dissuader de se faire soigner pour des maladies apparemment moins sévères (celles qui, non soignées, peuvent justement s’aggraver) et bien évidemment pour les actes de prévention que l’on croit toujours pouvoir « reporter » à plus tard. L’inverse d’une politique cohérente de santé publique.
Franchise = Remise en cause du « tiers payant » : Les professionnels de santé ne pouvant savoir si le montant de la franchise a, ou non, déjà été acquitté, les patients devront systématiquement faire intégralement « l’avance de frais ». Ce qui constituerait un obstacle supplémentaire à l’accès aux soins des plus modestes.
Franchise = Porte ouverte à l’escalade : Nicolas Sarkozy ne s’en est pas caché, cette franchise sera « modulable » c'est-à-direque « si les dépenses augmentent et si le déficit augmente on pourrait augmenter le montant », et comme les dépenses augmenteront, inéluctablement, la franchise augmentera, non moins inéluctablement, et avec elle augmentera la gravité de ses effets pervers.
Ceux qui comparent la santé à la téléphonie mobile… - Lehman et Winckler
http://www.politis.fr/Ceux-qui-comparent-la-sante-a-la,780.html1. tybulle le 27-02-2007 à 19:15:45
ah le progrès.... ça va trop vite....
où est passé mon bon vieux mo5?????
"Nous sommes nombreux dans cette salle à être comédien, technicien ou réalisateur de cinéma.
C'est l'alliance de nos forces, de nos talents et de nos singularités qui fabrique chaque film que produit le cinéma français.
Par ailleurs, nous avons un statut commun: nous sommes intermittents du spectacle.
Certains d'entre nous sont indemnisés, d'autres non; soit parce qu'ils n'ont pas travaillé suffisamment d'heures, soit, à l'inverse, parce que leurs salaires sont trop élevés pour être indemnisés dans les périodes non-travaillées.
C'est un statut unique au monde. Pendant longtemps, il était remarquable parce qu'il réussissait, tout en prenant en compte la spécificité de nos métiers, à atténuer un peu, un tout petit peu, la très grande disparité de revenus dans les milieux artistiques. C'était alors un système mutualisé. Ils produisaient une forme très concrète de solidarité entre les différents acteurs de la chaîne de fabrication d'un film, et aussi entre les générations.
Depuis des années, le MEDEF s'acharne à mettre à mal ce statut, en s'attaquant par tous les moyens possibles à la philosophie qui a présidé à sa fondation.
Aujourd'hui, il y est presque arrivé. De réformes en nouveau protocole, il est arrivé à transformer un système mutualisé en système capitalisé. Et cela change tout. Cela veut dire, par exemple, que le montant des indemnités n'est plus calculé sur la base de la fonction de son bénéficiaire mais exclusivement sur le montant de son salaire. Et plus ce salaire est haut, plus haut sera le montant de ses indemnités.
Et on en arrive à une absurdité complète du système où, sous couvert de résorber un déficit, on exclut les plus pauvres pour mieux indemniser les plus riches.
Or, au même moment exactement, à un autre bout de la chaîne de fabrication des films, d'autres causes produisent les mêmes effets. Je veux parler du système de financement des films qui aboutit d'un côté à des films de plus en plus riches et de l'autre à des films extrêmement pauvres.
Cette fracture est récente dans l'histoire du cinéma français.
Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, ce qu'on appelait les films du milieu - justement parce qu'ils n'étaient ni très riches ni très pauvres - étaient même une sorte de marque de fabrique de ce que le cinéma français produisait de meilleur.
Leurs auteurs - de Renoir à François Truffaut, de Jacques Becker à Alain Resnais - avaient la plus haute opinion des spectateurs à qui ils s'adressaient et la plus grande ambition pour l'art cinématographique. Ils avaient aussi, bon an mal an, les moyens financiers de leurs ambitions.
Or, ce sont ces films-là que le système de financement actuel, et en premier lieu les chaînes de télévision, s'emploient très méthodiquement à faire disparaître.
En assimilant les films à vocation artistique aux films pauvres et les films de divertissement aux films riches, en cloisonnant les deux catégories, en rendant quasi impossible pour un cinéaste d'aujourd'hui le passage d'une catégorie à une autre, le système actuel trahit l'héritage des plus grands cinéastes français. Et leur volonté acharnée de ne jamais dissocier création cinématographique, point de vue personnel et adresse au plus grand nombre. Ce faisant, il défait, maille après maille, le goût des spectateurs; alors même que, pendant des décennies, le public français était considéré comme le plus curieux, le plus exigeant, le plus cinéphile du monde.
Ici comme ailleurs, la violence économique commence par tirer vers le bas le goût du public puis cherche à nous opposer. Elle n'est pas loin d'y arriver.
Les deux systèmes de solidarité - entre les films eux-mêmes et entre ceux qui les font -, ces deux systèmes qui faisaient tenir ensemble le cinéma français sont au bord de la rupture.
Alors peut-être est-il temps de nous réveiller.
Peut-être est-il temps de nous dire que notre amour individuel pour le cinéma, aussi puissant soit-il, n'y suffira pas.
Peut-être est-il temps de se battre, très méthodiquement nous aussi, pour refonder des systèmes de solidarité mis à mal et restaurer les conditions de production et de distribution de films qui, tout en donnant à voir la complexité du monde, allient ambition artistique et plaisir du spectacle.
Nous n'y arriverons pas, bien sûr, sans une forme de volonté politique d'où qu'elle vienne. Or, sur de tels sujets, force nous est de constater que celle-ci est désespérément muette.
Mais rassurons-nous. Il reste 55 jours aux candidats à l'élection présidentielle pour oser prononcer le mot «culture»."
Pascale Ferran - césars 2007
Commentaires
1. Xpsych0zX le 13-04-2007 à 15:19:05 (site)
Bon ok je suis mineure mais au fond je ovus avoue la politique peut-^tre ârfosi interessente
2. sale p90x le 25-07-2011 à 10:46:04
http://www.bambinidisatana.com/network/u/slendertoneqzh
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